Cher(e)s collègues,
La crise sanitaire a bouleversé nos vies et notre travail du jour au lendemain. Au milieu du second semestre, l’université ferme et en dépit de cela, nous avons continué nos missions, y compris d’enseignement, depuis nos domiciles. En adoptant un enseignement à distance en urgence, dans des conditions souvent difficiles, nous avons permis qu’une grande majorité de nos étudiants continuent de progresser malgré tout dans leurs apprentissages. Nous n’avons pas compté nos efforts, nous nous sommes adaptés et la continuité pédagogique a pu être assurée.
C’est une réussite collective dont nous pouvons être fiers.
Bien sûr, en si peu de temps et compte tenu des conditions, cela n’a pas permis d’assurer l’enseignement avec la qualité que nous souhaitons lui donner.
Aujourd’hui, alors que la fin du semestre approche, celle de la crise est encore loin. Nous savons que dans le contexte actuel, un retour à l’enseignement tel que nous l’avons connu avant le confinement ne sera sans doute pas possible à la rentrée.
Il faudra encore s’adapter à des conditions difficiles dont nous ne pouvons pas encore mesurer l’étendue.
Quoi qu’il en soit, la réponse pédagogique apportée à cette situation dégradée ne peut être fondée sur un enseignement entièrement à distance. L’enseignement présentiel doit être privilégié , dans le respect des nouvelles règles sanitaires évidemment et selon les besoins spécifiques des disciplines. L’organisation de séances à distance, synchrones ou asynchrones, sera nécessaire. Elles devront être encadrées par les équipes pédagogiques et seront accompagnées d’une part importante de travail en autonomie pour les étudiants.
Il nous apparaît nécessaire de dresser un premier bilan collectif de notre action, un retour d’expérience est nécessaire. Beaucoup de difficultés ont été surmontées, des solutions ont été trouvées, des collectifs de travail se sont formés. Une riche expérience a émergé de la mise en œuvre d’enseignements hybrides qui ont garanti le maintien de nos valeurs communes de réussite pour toutes et tous, d’accessibilité et d’équité.
Ces nouvelles pratiques représentent un défi sans précédent et sont en même temps une occasion unique d’enrichir nos pratiques enseignantes et de concevoir librement les formations hybrides qui continueront d’être pertinentes une fois les contraintes sanitaires levées.
L’urgence de la continuité pédagogique laissera la place dans quelque temps à la réflexion collective sur la transformation de la pédagogie. Il s’agira alors de saisir l’occasion pour continuer la réflexion sur l’enseignement que nous souhaitons développer : le renforcement du travail en autonomie des étudiants, la multiplicité des supports pédagogiques utilisables, des évaluations nouvelles ; autant de chantiers que la crise nous a forcés à ouvrir, il faudra capitaliser sur tous les efforts réalisés, alors que nous avons été contraints par la distanciation sociale et physique.
Ces nouvelles formes d’enseignement requièrent des moyens importants pour que cette ambition affichée devienne une réalité. Étudiantes, étudiants et équipes pédagogiques doivent pouvoir disposer de l’équipement informatique nécessaire, de formations et de lieux de travail adaptés. L’investissement fourni par les enseignantes et enseignants dans leurs nouvelles tâches doit être reconnu à sa juste valeur : les équivalences de temps de service doivent être repensées.
Les membres de REUNIS, fidèles à leur engagement au service de Sorbonne Université, œuvreront avec l’ensemble de la communauté pour atteindre ces objectifs au service d’une vision renouvelée d’un enseignement humaniste qui reste notre priorité et notre raison d’être.
Le bureau de Réunis (association et syndicat)
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